لقد نجح بعض الفتيان في قلب شجرة التعاليم الإسلامية فجعلوا الفروع الخفيفة جذوعها أو جذورا، وجعلوا الأصول المهمة أوراقا تتساقط مع الرياح!. وشرف الإسلام أنه يبني النفس على قاعدة «قد أفلح من زكاها وقد خاب من دساها» وأنه يربط الاستخلاف في الأرض بمبدأ «الذين إن مكناهم في الأرض أقاموا الصلاة وآتوا الزكاة وأمروا بالمعروف ونهوا عن المنكر ****وأنا أتوجه إلى أمراء الجماعات الدينية الأكارم، والى الأوصياء الكبار على تراث السلف أن يراجعوا أنفسهم كي يهتموا بأمرين: أولهما: زيادة التدبر لآيات القرآن الكريم. وآخرهما: توثيق الروابط بين الأحاديث الشريفة ودلالات القرآن القريبة والبعيدة، فلن تقوم دراسة إسلامية مكتملة ومجدية إلا بالأمرين معا..

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السبت، 26 مايو 2007

Les crimes colonialistes français et la guerre d'indépendance


Dans ces conditions, la société indigène d'Algérie ne put résister au choc colonial. Éloignés de leurs fonctions et peu à peu ruinés, ses anciens chefs disparurent, à l'exception de quelques familles maraboutiques. L'infime bourgeoisie citadine, composée de lettrés, de cadi, de commerçants, se dispersa et ne se reconstitua que tardivement au XXe siècle. Privée de ses cadres, la communauté musulmane s'effondra.
Victime d'une dépossession foncière continue et de la fermeture des pâturages forestiers, la paysannerie voyait ses troupeaux et ses récoltes diminuer inexorablement. La moyenne annuelle de sa production céréalière, qui était de 19,6 millions de quintaux entre 1901 et 1910, descendait à 16 millions entre 1921 et 1930, et à 14 millions entre 1941 et 1948. Le cheptel ovin, qui avait atteint 8 millions de têtes avant 1865, tombait à 6,3 en 1900, 5,3 entre 1921 et 1930, 4,8 entre 1941 et 1948. Durement atteinte, jusqu'en 1919, par une fiscalité spéciale (les « impôts arabes »), cette paysannerie se paupérisa de manière continue. La ruine de l'artisanat indigène et l'absence d'embauche industrielle aggravaient encore cette situation. Jusqu'en 1920, le salariat agricole était le seul débouché ; après cette date commença l'émigration vers la France.
La pression démographique, surtout après 1930, joua ensuite son rôle classique dans l'écrasement des niveaux de vie. Avant 1914, le taux d'accroissement n'était que de 1,4%. Les musulmans, qui étaient 2 733 000 en 1861 et 3 577 000 en 1891, atteignaient 4 923 000 en 1921. Vers 1930, on pouvait estimer que la population avait doublé en soixante-dix ans. La baisse du taux de mortalité entraîna ensuite une explosion démographique : le taux d'accroissement doubla et, de 1931 à 1954, la population musulmane s'augmenta de 3 millions. Elle compta, dès lors, de plus en plus de chômeurs totaux ou partiels, qui affluaient dans les zones de colonisation et dans les villes. La Mitidja, par exemple, vit sa population musulmane passer de 80 000 à 250 000 entre 1925 et 1948. La population citadine représentait 7,6% de la population musulmane totale en 1906, 11,6% en 1936, 18,9% en 1956. Cette urbanisation accélérée n'était pas un symptôme de progrès social ni d'intégration dans la société européenne. La cohabitation engendra seulement de nouveaux heurts et accrut les rancœurs des musulmans.
La naissance d'une nation
Sur le plan politique, le fait essentiel de l'évolution des musulmans fut la naissance d'un sentiment national algérien. Alors qu'avant 1900 la communauté musulmane espérait uniquement en un Mahdi providentiel et que, de 1900 à 1930 environ, la petite élite algérienne, formée dans les écoles primaires françaises, n'apercevait d'autre issue à ses revendications d'égalité que la citoyenneté française, une autre voie lui fut indiquée par les ‘ulama et les champions de l'arabisme : la « Nation algérienne ». Par l'enseignement, le scoutisme et la propagande écrite et orale, les ‘ulama insufflèrent à la jeunesse un idéal patriotique, à la fois arabo-musulman et algérien.
Les partisans de l'assimilation, d'abord appelés « Jeunes Algériens », et regroupés au sein de la Fédération des élus indigènes, perdirent peu à peu audience auprès de leurs mandants, parce qu'ils ne purent pratiquement rien obtenir du Parlement français, hormis les timides réformes de 1919. De 1919 à 1944, aucun gouvernement français n'osa renouveler le geste de Clemenceau, bravant l'obstruction des Européens d'Algérie pour remercier les musulmans de leurs 25 000 morts pour la France. Le projet de loi Viollette déposé en 1930, et repris par le gouvernement Blum de 1936, qui aurait conféré à 21 000 musulmans de l'élite francisée le droit de voter avec les 203 000 électeurs français, souleva un tel tollé chez les Européens qu'il ne fut pas même discuté devant les Chambres. Son abandon condamnait définitivement, pour les musulmans, la politique d'assimilation.
La Seconde Guerre mondiale accéléra l'évolution des tendances politiques antérieures. Certes, il était déjà question de nationalisme avant 1939 puisque les disciples des ‘ulama répétaient : « L'Algérie est ma patrie, l'arabe ma langue, l'islam ma religion. » Mais les mots d'ordre de « parlement algérien » et de « souveraineté algérienne » ne touchaient alors qu'une infime minorité : les militants de l'Étoile nord-africaine, devenue en 1937 le Parti du peuple algérien. Au contraire, après la défaite de la France en 1940 et surtout après le débarquement des troupes anglo-américaines en Afrique du Nord, qui fut interprété comme une deuxième défaite française, le nationalisme algérien se développa très rapidement.
Dès le 20 décembre 1942, Ferhat ‘Abbas, un « jeune Algérien » déçu converti au nationalisme, adressait « aux autorités responsables » un message demandant la réunion d'une conférence chargée d'élaborer un nouveau statut politique. Puis il lança, le 12 février 1943, le Manifeste du peuple algérien, qui revendiquait la constitution d'un État algérien. Cette proclamation révolutionnaire fut signée par de nombreuses personnalités algériennes considérées comme très modérées. Enfin, le 22 mai 1943, des représentants élus, les délégués financiers arabes et kabyles, acceptaient de cautionner le projet de réformes dit Additif au Manifeste, préparé par ‘Abbas et ses amis. Ce texte réclamait sur l'heure un gouvernement franco-algérien, l'égalité totale entre musulmans et Français, en attendant l'indépendance complète d'un État algérien, lequel serait doté d'une constitution élaborée par une constituante. L'Additif envisageait une Union nord-africaine, mais ignorait toute possibilité d'un lien fédéral avec la France.
Le Comité français de libération nationale (C.F.L.N.), constitué à Alger le 3 juin 1943 pour défendre la souveraineté française sur les territoires de l'empire, jugea ces revendications inacceptables. Il le signifia rudement aux nationalistes, mais décida simultanément un ensemble de réformes politiques concernant le statut des Algériens. De Gaulle annonça le 12 décembre 1943 à Constantine « l'octroi des droits de citoyenneté à plusieurs dizaines de milliers de musulmans ».
Après consultation d'une commission de réformes franco-musulmane, le C.F.L.N. promulgua, le 7 mars 1944, une ordonnance qui accordait la citoyenneté française avec maintien du statut personnel musulman à toute l'élite algérienne, environ 65 000 personnes qui voteraient dans le même collège électoral que les Français. Tous les autres musulmans étaient appelés à recevoir la citoyenneté française, lorsque l'Assemblée constituante de la France libérée en aurait délibéré. Pour l'heure, 1 500 000 Algériens devenaient électeurs chargés d'élire les assemblées locales. La représentation musulmane dans les conseils municipaux, les conseils généraux et les Délégations financières était portée aux deux cinquièmes du total. L'indigénat était définitivement aboli, l'égalité civile établie.
Ce texte révolutionnaire, qui allait beaucoup plus loin que le projet Viollette de 1936, réalisait enfin la politique d'assimilation constamment promise par la IIIe République. Comme tel, il fut soutenu par les représentants des mouvements de Résistance, les délégués des partis communiste et socialiste présents à Alger et combattu par la quasi-totalité des Français d'Algérie. Leur presse assura « qu'on avait donné aux musulmans plus qu'ils n'auraient revendiqué après la guerre ». En fait, les réactions des musulmans montrèrent, comme le disait le Manifeste, que, pour eux, l'heure de l'assimilation était passée : « Désormais, un musulman algérien ne demandera pas autre chose que d'être un Algérien musulman. »
Du nationalisme à l'indépendance
La tentative insurrectionnelle de mai 1945
Contre l'ordonnance du 7 mars 1944, les nationalistes algériens de toutes tendances se mobilisèrent : ils la dénonçaient comme une atteinte à l'islam et comme une tentative de francisation autoritaire. Leur riposte se matérialisa par la création le 14 mars des Amis du Manifeste et de la liberté (A.M.L.). Ce groupement rassembla tous les nationalistes : ceux qui se reconnaissaient dans le Parti du peuple algérien (P.P.A.) de Messali Hadj, alors contraint à la clandestinité, ceux qui suivaient la voie indiquée par les ‘ulama, enfin tous les ralliés de fraîche date au Manifeste du peuple algérien. Bien que le mot n'ait pas été prononcé, c'était un véritable front national qui préfigurait ce que serait un jour le F.L.N. (Front de libération nationale).
À l'intérieur de ce vaste rassemblement, mal contrôlé par Ferhat ‘Abbas, le P.P.A. diffusait des consignes de plus en plus hostiles aux Français et préparait les esprits à l'idée d'une insurrection générale. Bientôt les masses musulmanes vécurent dans une attente quasi messianique : l'indépendance de l'Algérie leur apparaissait comme toute proche.
Au début d'avril 1945, Messali Hadj avait, semble-t-il, accepté un projet d'insurrection : un gouvernement algérien devait être proclamé dans les environs de Sétif, dont Messali Hadj prendrait la direction. Par là, les puissances alliées réunies à la Conférence de San Francisco seraient saisies du problème algérien et contraintes à une intervention décisive. Mais les autorités françaises, alertées par les incidents de Chellala provoqués le 19 avril pour permettre l'évasion de Messali Hadj, décidèrent de déporter celui-ci au Congo français.
Les manifestations de protestations des 1er et 8 mai 1945, déclenchées dans la plupart des villes par le P.P.A. et les A.M.L., tournèrent à l'émeute à Sétif et à Guelma. Ces émeutes sanglantes furent interprétées dans les campagnes voisines comme le signal de l'insurrection attendue. Croyant venue la guerre sainte, les ruraux du Nord-Constantinois attaquèrent les fermes des colons, les maisons des gardes forestiers, les bâtiments administratifs et massacrèrent une centaine d'Européens isolés.
Bien que peu nombreuses, les troupes françaises et les milices des colons réprimèrent avec violence les troubles qui demeurèrent limités à un ensemble de douars peuplés d'environ 40 000 habitants. Pour soulager les insurgés, le P.P.A. avait conseillé l'extension du mouvement, puis il donna l'ordre d'insurrection générale pour le 23 mai. Mais, constatant que les soulèvements spontanés avaient été écrasés bien avant cette date, il dut lancer un contrordre.
La révolte populaire avait été étouffée en moins de deux semaines. La répression, qui tourna au génocide contre le peuple algérien. « le génocide perpétré par les Français » a fait officiellement plus de 45 000 morts.
Cette tentative manquée d'insurrection nationale explique, pour l'essentiel, le climat de la décennie 1945-1954. Les nationalistes se promirent de faire appel de leur échec et songèrent essentiellement à reprendre le combat pour recouvrer leur dignité et l'indépendance de leur patrie.
Le statut de l'Algérie
La France, qui mesurait mal la rancœur et la détermination des Algériens, crut pouvoir les apaiser en promettant des réformes politiques et économiques. Mais les Français d'Algérie s'opposèrent avec détermination à l'évolution politique du pays et les Algériens furent confortés dans leur refus par l'obstination coloniale.
Certes, les nationalistes se divisèrent et les modérés, regroupés par Ferhat ‘Abbas dans un nouveau parti fondé en mai 1946, l'Union démocratique du Manifeste algérien (U.D.M.A.), plaidèrent d'abord pour « une Algérie nouvelle librement fédérée à une France nouvelle ». Aux élections pour la deuxième Constituante, ils obtinrent, du fait surtout de la campagne d'abstention lancée par le P.P.A., près des trois quarts des voix exprimées et 11 sièges de députés sur 13. Mais le projet constitutionnel déposé par l'U.D.M.A., qui prévoyait une République algérienne autonome, État associé de l'Union française, ne fut pas pris en considération par la Constituante. L'U.D.M.A. boycotta en conséquence les élections à l'Assemblée nationale de novembre 1946.
De manière inattendue, le P.P.A., qui rassemblait pourtant les nationalistes les plus extrémistes, décida au contraire de participer à ces élections. Sous le nom de Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (M.T.L.D.), le parti de Messali Hadj présenta des candidats, souvent inéligibles. Il recherchait un plébiscite massif, non une représentation parlementaire. Or, il n'obtint que le tiers des suffrages et 5 députés sur 15 : l'opération plébiscitaire était manquée.
Cet échec fit le jeu des Français d'Algérie. Ceux-ci, qui avaient perdu le pouvoir depuis 1943, boudaient les consultations électorales. Certains, se disant abandonnés par la France, menaçaient d'en appeler à l'O.N.U. ou rêvaient de faire accepter aux nationalistes une solution autonomiste antimétropolitaine. La majorité d'entre eux, en tout cas, rejetèrent lors des deux référendums de 1946 les projets de constitution, y compris celui qui fut approuvé par le peuple français le 13 octobre 1946. Ainsi l'Algérie française n'avait pas accepté la IVe République, dont elle devait provoquer la chute le 13 mai 1958. Aux élections de novembre 1946, les électeurs français plébiscitèrent un parti d'inspiration colonialiste rétrograde, le Rassemblement pour la défense de l'Algérie française. Leurs députés combattirent aussi bien le statut de l'Algérie préparé par le gouvernement socialiste que les projets fédéralistes des députés algériens modérés. Le statut organique de l'Algérie fut voté par l'Assemblée nationale le 20 septembre 1947 contre l'avis de la quasi-totalité des députés d'Algérie, musulmans et Européens.
Il définissait l'Algérie comme un groupe de départements français dotés de la personnalité civile, de l'autonomie financière et d'une organisation particulière. Celle-ci reposait sur l'existence d'une Assemblée algérienne paritaire de 120 membres (60 pour le collège musulman, celui des « citoyens de statut local », 60 pour le collège des citoyens français) et d'un conseil de gouvernement de 6 membres dont 4 élus par l'Assemblée.
L'accueil réservé par les Algériens à cette « charte octroyée », à cette « caricature de statut qui maintenait le statu quo », se voulut hostile, voire méprisant. Les Français d'Algérie ne critiquèrent pas moins cette tentative d'arbitrage métropolitain et exigèrent son adaptation. Ils obtinrent d'abord le rappel du gouverneur général Yves Chataigneau, un socialiste libéral, et son remplacement par un socialiste autoritaire d'esprit national, Marcel-Edmond Naegelen. Celui-ci accepta aussitôt de combattre les nationalistes. Avant les élections à l'Assemblée algérienne de 1948, il fit emprisonner plus du tiers des candidats M.T.L.D. et couvrit de son autorité les pires truquages électoraux. La fraude électorale devint sous son gouvernement une institution qui permit d'annihiler la représentation légale des nationalistes. Naegelen fut salué par les Européens comme « le proconsul de la confiance retrouvée ». Mais son action convainquit beaucoup d'Algériens encore hésitants qu'il n'y avait décidément pas d'autre voie que celle de la guerre sainte.

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